Le clan Erebrêk
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 Récit de voyage dans le monde des Douze

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Kohoka
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MessageSujet: Récit de voyage dans le monde des Douze   Récit de voyage dans le monde des Douze I_icon_minitimeJeu 2 Juil - 12:20

Un immense Kwak de glace se dorait paresseusement au soleil du matin, attentif à ce que chacune de ses plumes profite des pâles rayons, car ces créatures à sang froid sont lentes et affaiblies tant que leurs gigantesques ailes ne sont pas réchauffées. Il était encore trop tôt pour que les aventuriers arrivent, mais l'œil avide de l'oiseau scrutait le sol à la recherche de petits tas de terre d'où il pourrait tirer des vers de terre, car il s'était convenablement nourri la veille et n'avait pas besoin de plus. Soudain, un changement dans l'atmosphère le fit se redresser; la flagrance des fleurs dont quelques secondes avant le kwak profitait avait laissé place à un air putride, douloureux à inhaler. Seuls les sadidas ont la capacité de changer ainsi la qualité de l'air, et le kwak le savait, cherchant son agresseur. Il vit bientôt, dissimulés sur un petit parapet de rochers, un groupe de trois aventuriers, dont il ne prit pas le temps de détailler l'aspect hétéroclite; il chargea.

Récit de voyage dans le monde des Douze Kwak1


Son souffle renversa le premier, un pandawa musculeux, qui se releva d'un seul geste, mais trop lentement encore pour éviter le formidable coup de griffe que le kwak asséna. Venant à son aide, le second, un enutrof à l'air cynique, exhiba un énorme marteau et frappa de toutes ses forces. Voyant venir le coup, le kwak se protégea de son aile, tandis que le pandawa buvait alternativement dans deux fioles différentes, ce qui eut pour effet de lui donner un aspect bien plus vigoureux, quoique sa posture changea. Jetant un rapide coup d'œil au troisième assaillant, le kwak nota qu'il ne risquait rien, celui-ci était transformé en arbre; revenant au combat, il voulut frapper encore le pandawa, mais eut juste le temps de s'envoler pour esquiver un gigantesque jet de flamme puant l'alcool que celui-ci projetait. L'oiseau utilisa encore son souffle, qui fit plier le genou du pandawa, mais ne réussit pas à esquiver cette fois le marteau enutrof: il ressentit une explosion de douleur dans sa patte droite, et se vengea d'un coup d'aile.

Récit de voyage dans le monde des Douze Kwak2


Le combat durait déjà trois minutes, et les trois combattants, fatigués, faisaient de leur possible pour parer les coups et attaquaient de moins en moins. Soudain, réunissant ses forces, le kwak projeta contre un rocher anguleux le pandawa, qui s'affala à terre, inconscient. Sans savourer sa victoire, le kwak voleta sur la gauche pour éviter l'arc de cercle du marteau, mais fut alors surpris par une volée de pièces qui lui entaillèrent le torse et l'abdomen. Se protégeant de ses ailes, il ne vit pas arriver l'enutrof, et était de toute façon trop faible pour éviter le coup qui viendrait. Cependant, voyant son état, l'enutrof baissa le bras et sourit perfidement. Le kwak, qui n'avait pas pris garde à l'empoisonnement de l'air pendant le combat, avait respiré à pleins poumons, et se mourrait désormais sans besoin d'autre aide.

Récit de voyage dans le monde des Douze Kwak3


L'arbre reprit peu à peu la forme d'une sadidette, qui examina d'un air satisfait le cadavre d'oiseau, puis sortit un couteau et commença à le dépecer, en criant d'une voix haut perchée: "Oorangina! Aide-moi, tu vois bien que ce n'est pas facile! Nous devons récupérer la viande avant que le sang infecté ne contamine les muscles. Réveille la bête, c'est elle qui portera les morceaux!" L'enutrof appelé Oorangina rangea son marteau dans son dos et s'agenouilla auprès du pandawa, en lui chuchotant quelque chose. Le blessé rit douloureusement, puis se releva. Sa tenue, bien que propre, était de mauvaise qualité, et semblait faite de bouts d'objets trouvés un peu partout. Ca et là, un morceau de fourrure de prespic recouvrait son corps élancé, et il portait sur la tête une citrouille ridicule. Il l'ôta, découvrant les grands yeux expressifs de sa race animale, et une bouche boudeuse. L'enutrof à côté de lui était encore moins bien loti pour son habillement, il portait ce genre de chapeau ridicule qui coiffe les débutants, ce qui pouvait expliquer sa mine renfrognée. Seul l'équipement de la sadidette était lustré et visiblement judicieusement choisi. Le pandawa, dit, sur le ton de la conversation:
"Quelle sera ma part sur la viande de cet oiseau? Je meurs de faim et j'ai dû recevoir tous les coups de la volaille." Alors qu'il parlait, un filet de sang lui coula de la bouche. La sadidette, Kohoka, sourit d'un air railleur et répondit: "Tu as été incapable ne serait-ce que de survivre aux attaques d'un poulet et tu demandes à manger? Mais comment as-tu été élevé?
-Le Disciple a raison, Prêtresse, intervint l'enutrof, s'il avait pas été là, j'aurais pris cher.
- Silence! Quand tu sauras t'exprimer convenablement, tu pourras intercéder en la faveur de ton collègue. Et puis, cessez de prétendre avoir été utile: la malédiction de l'Arbre seule aurait suffi à tuer ce kwak, en conséquence de quoi vous n'aurez que mes restes."
Elle était furieuse maintenant, et ses doigts, le long de son corps raidi par la colère, débutaient imperceptiblement l'incantation du sort Tremblement. Les deux compères soupirèrent, découragés. Il était impossible d'avoir le dessus lorsqu'on discutait avec la prêtresse, et ce n'est pas aujourd'hui encore qu'ils se rassasieraient de la chair sucrée d'un kwak. En revenant vers le zaap, ils mâchonnaient chacun d'un air renfrogné un morceau de pain noir.

Trois mois auparavant, la prêtresse Kohoka, lors d'un concile, s'était vu attribué la mission d'explorer le monde des Douze, car le culte de l'Arbre désirait avoir un aperçu des dangers du monde extérieur. Elle avait été choisie plutôt pour sa vive intelligence que pour sa foi, car elle n'utilisait en général ses croyances que pour en tirer intérêt, et son caractère volontiers hautain n'en faisait pas la meilleure
représentante du culte. Cependant, celui-ci avait besoin d'une analyse poussée, pas de publicité.
Le disciple de l'Arbre Fantaa avait été choisi pour l'accompagner, pour sa sobriété relative et en tant que vainqueur incontesté de tous les concours d'escalade qu'organisait le culte. Au contraire de Kohoka, qui n'avait aucune ambition particulière, Fantaa était un des meilleurs représentants de sa classe au sein du culte, et il en avait conscience, tout comme de la considération qui devrait lui échoir. Cependant, il devra toute sa vie être inférieur à la moindre prêtresse, une perspective qui lui avait peu à peu mué le caractère, pour ajouter à son courage et son ardeur naturels une perpétuelle jalousie et un besoin de reconnaissance.
Parallèlement à cette mission, il avait été offert à Oorangina, l'un des nombreux enfants abandonné dans la forêt pandalienne et recueilli par le culte, la possibilité de rejoindre les siens s'il le désirait.
Oorangina avait vécu une jeunesse sans trouble, soumis au même entraînement que ses camarades, car aucune distinction n'était faite entre les classes pour ce qui n'avait pas trait au culte. Cependant, l'adolescence et les rites initiatiques arrivant, il s'était trouvé dans l'impossibilité de se soustraire à la malédiction de l'Arbre, au contraire de ses camarades pandawas et sadidas. Son caractère, étrange mélange de cynisme et de bonté, était de ceux qui nécessitent un idéal pour s'exprimer pleinement: sans le culte de l'Arbre, il aurait dépéri ou serait tombé amoureux. Mais il s'était jeté dedans de toute sa volonté, et avait souffert de ne pouvoir se soustraire de la malédiction. S'entraînant jour et nuit avec les prêtresses, qui sentaient en lui une volonté peu commune, il finit, au sacrifice d'une partie de sa vitalité, par comprendre comment s'immuniser du poison. Cependant, parce que lorsqu'il le faisait il dérogeait à sa nature, c'était toujours pour lui une occasion de souffrance. Néanmoins, y parvenir lui ouvrit les portes au statut d'Initié, ce qui l'emplit de joie. Le cas, bien que non unique dans l'histoire du culte, était suffisamment rare pour être digne d'éloges, et il lui avait été exceptionnellement offert le statut de Disciple de l'Arbre, à la condition de participer au voyage, afin de vérifier d'abord qu'il ne voudrait jamais retourner chez les siens, comme le font la plupart des enfants recueillis par le culte. De fait, il était dans le groupe le plus croyant des trois, mais scrupuleux jusqu'à l'excès et quelque peu maladroit, il tenait son rang, obéissait à Kohoka comme il le pouvait, et s'était fait un ami de Fantaa, émerveillé par son impertinence et sa gouaille.

Au cours des quelques mois qui suivirent leur sortie de la forêt, le trio s'était rendu compte qu'ils avaient affaire à beaucoup plus fort qu'eux, et qu'ils devraient se plier aux règles chaotiques qui
régissent le monde des Douze. Très vite, la gestion de l'argent avait été confié à Oorangina, qui se servait des dons d'analyse propres à sa classe pour décider du meilleur équipement à porter, mais privilégiait à l'excès Kohoka, trop conscient toujours de la hiérarchie du culte. A force de passer ses nuits à calculer, il avait contracté quelques tics bizarres et incompréhensibles, qui provoquaient ses seules colères. Il s'était notamment, il y a quelques semaines, mis à hurler lorsque Kohoka avait voulu lui faire acheter une magnifique cape Edépée. Ce qu'il hurlait n'avait d'ailleurs pas de sens: "Pas d'PO! Pas de dommages!". Néanmoins, il avait fini par faire céder Kohoka, un fait remarquable quand on la connait.
Malgré son amitié pour Oorangina, Fantaa désespérait de ne pas porter les beaux atours avec lesquels pavanaient de sombres crétins, et était devenu d'autant plus envieux lorsqu'il avait appris la valeur des objets que portait Kohoka, qui ne les lui donnait que lorsqu'elle n'en avait plus l'utilité. Prenant son mal en patience, il s'était d'autant plus rapproché d'Oorangina, sentant entre eux des intérêts communs, malgré la flagornerie excessive de l'enutrof.
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Kohoka
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MessageSujet: Re: Récit de voyage dans le monde des Douze   Récit de voyage dans le monde des Douze I_icon_minitimeJeu 2 Juil - 12:23

"Excellent, vraiment! C'était une très bonne idée d'affronter des kwaks pour améliorer l'ordinaire, Disciple." Kohoka finissait son déjeuner de fort bonne humeur. Elle n'avait rien laissé à ses subalternes, comme on pouvait s'y attendre, et cela semblait la ragaillardir tout autant que le repas.
" Et maintenant que fait-on? Demanda Fantaa, dissimulant son inutile rancœur.
- Depuis que nous sommes ici, nos pouvoirs se sont peu à peu affûtés. Tes réflexes sont meilleurs, le panel des sorts d'Oorangina s'est étendu, et mes incantations plus puissantes qu'auparavant. Cela est excellent, et j'entends bien prendre ma revanche sur tous les monstres qui nous ont battus jusqu'ici.
- Et par qui on commence? demanda placidement Oorangina, plongé dans la semi-torpeur du début d'après-midi.
- La plus sanglante de nos défaites: le bouftou royal."
Une lueur sauvage brillait dans les yeux de la sadidette. Fantaa haussa les épaules: quels que soient ses dons naturels, il ne parviendrait pas à se rendre utile dans les combats autrement qu'en perchoir, il lui était impossible de se battre correctement avec une dague ébréchée et des bottes trouées. Cette vengeance, Kohoka la savourera seule.
Après quelques minutes de marche dans Tainéla, ils parvinrent au donjon, et le massacre commença. Fantaa portait Kohoka et la jetait le plus loin qu'il pouvait, et celle-ci se débarrassait des bouftons, leur lançant selon son envie la Malédiction, des ronces ou une petite flamme. Ensuite, ils dépeçaient rapidement les corps et cherchaient d'autres monstres. Lorsqu'ils parvinrent aux bouftous, Kohoka n'eut d'autre choix que d'invoquer la Malédiction sur eux, car ils étaient trop nombreux pour qu'elle puisse se débarrasser de tous autrement. Fantaa et Oorangina, les yeux rendus brillants par le manque de nourriture, étaient trop faibles pour se battre réellement, et une pichenette les mettait à terre. Ils arrivèrent alors dans une salle, où des bouftous d'apparence plus robustes semblaient diriger les autres, en un semblant de formation guerrière. Ces bouftous avaient d'énormes cornes, usées par les combats, d'énormes cicatrices, et dépassaient d'une tête tous les autres. Contre eux, Kohoka se décida à utiliser les capacités de disciple de Fantaa. Après l'avoir revigoré, il la porta, et elle incanta de telle sorte que ce fut Fantaa qui fut transformé en arbre, et non elle. Ensuite, protégée par cet arbre, elle invoquait ses ronces sur les monstres à ses pieds, ou frappait au marteau. Oorangina, adossé à un mur, pâle et sans défense, attendait que le combat se termine.

Récit de voyage dans le monde des Douze Br0


Enfin ils parvinrent face au bouftou royal. L'auguste créature faisait deux fois la taille d'un habitant du monde des Douze, et ses terribles mâchoires avaient rarement dégusté autre chose que ceux-ci. Kohoka jeta quelques pains à ses camarades et voulut incanter, mais le bouftou royal, pressentant le danger pour sa progéniture, fonça sur elle et l'embrocha presque. Non préparée au choc, Kohoka sentit ses côtes se briser, et en fait d'incantation, c'est une bulle de sang qui lui sortit de la bouche. Ses yeux brillaient de haine, mais son corps refusait de lui obéir, choqué et tremblant. Le bouftou ouvrit son énorme gueule, et au moment où il allait la happer, un bras recouvert de poils tira la sadidette en arrière. Fantaa la prit sur ses épaules, s'éloigna en courant de la monstruosité, mais fut bientôt submergé. Roidissant ses muscles, il se prépara à la grêle de morsures qui allait suivre. De son côté, Oorangina usait habilement de son marteau au cœur de la mêlée. Il était éloignée des autres seulement de quelques mètres, mais c'était suffisant pour qu'il ne puisse penser à les protéger. Les bouftous sont des créatures lentes et prévisibles, et l'enutrof en tirait partie du mieux que pouvait son corps débile. Néanmoins, il jubilait, et entrevoyait un espoir de s'en sortir. Mais alors qu'il avait cette pensée, un chef de guerre bouftou sauta par-dessus un cadavre de bouftou et le chargea. Juste avant le choc, Oorangina sauta sur le côté et mit toutes ses forces dans un coup de marteau qu'il dirigea sur le crâne du chef de guerre. La vitesse de celui-ci et la robustesse du marteau lui défoncèrent le crâne. Néanmoins, la violence du coup déséquilibra l'aventurier, qui tomba en arrière. Voyant leur proie affaiblie, les bouftous se jetèrent sur lui, et Oorangina sentit son bras craquer sous les morsures. La douleur et les piétinements répétés le firent peu à peu sombrer dans un cauchemar sanglant. Kohoka, voyant qu'aucune aide ne viendrait plus de l'enutrof, reprit ses esprits et eut tout juste le temps de transformer en arbre le Disciple. La rage l'envahit, et au lieu de lancer la Malédiction, elle invoqua son plus puissant sort, recouvrant le champ de bataille entier de ronces gigantesques. Les bouftous les plus faibles moururent sur le coup, mais les autres tinrent le coup, et le bouftou royal ressentit à peine les plantes. Alors Kohoka utilisa sa Malédiction, puis, toujours penché à l'arbre, frappa méthodiquement au marteau les bouftous agglutinés sous elle. Bientôt, il ne restait plus que le bouftou royal, au cuir si robuste que les coups de marteaux rebondissaient sans dommage.
C'était déjà une belle victoire dont ils auraient pu se vanter, mais ils ne pouvaient espérer que la royale créature les laisse tranquille maintenant. Celle-ci a un instinct protecteur bien plus développé que sa violence bestiale, et il n'est pas rare qu'elle cherche à soigner ses sujets plutôt qu'à vaincre un adversaire. Cependant, maintenant que tous étaient morts, le monarque monstrueux ressentait l'équivalent d'un désir de vengeance. Alors que Fantaa se transformait à nouveau en lui-même, la sève laissant peu à peu place au sang dans ses veines, un coup de corne lui ouvrit le ventre. Le Disciple recouvrit peu à peu ses sens animaux, dont la douleur, et il lâcha Kohoka, contemplant d'un air ébahi sa blessure et le sang qui en dégoulinait. Un coup d'épaule du monstre acheva de le mettre hors combat, l'envoyant rouler à terre.
Une fois déjà les trois Initiés étaient venus affronter la bête, une fois déjà l'affrontement final avait été celui de Kohoka contre le gigantesque bouftou, le Roi contre la Prêtresse. Mais celle-ci savait que la situation était différente cette fois-ci. Ses poisons étaient plus puissants, son équipement meilleur, sa volonté de se battre intacte. D'un sort de souffle, elle repoussa la créature, et l'enchevêtra dans les ronces, la privant de mobilité. Courant pour s'en éloigner, elle lui jetait ronces et poupées, que le monstre déchiquetait d'une chiquenaude. Peu à peu, le corps de la bête se couvrit de blessures, tandis qu'elle ne parvenait pas à trouver son chemin au travers de la salle remplie de cadavres. Alors Kohoka se mit à rire, d'un rire démentiel, et multiplia ses ronces. Bientôt le roi bouftou ne bougeait plus, laissant son sang s'épandre au sol comme un gigantesque manteau de pourpre royale. Puis, s'affaissant genoux à terre, la créature concéda sa défaite et mourut.

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Il n'y avait personne pour savourer la victoire de Kohoka qu'elle-même et un étrange aigle, qui fut terrifié par son rire. Jetant à ses camarades un bout de pain et les réveillant d'un coup de pied, elle les obligea à repartir pour un guérisseur éniripsa, non sans prendre un peu de la laine royale couverte de sang en trophée.
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Kohoka
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MessageSujet: Re: Récit de voyage dans le monde des Douze   Récit de voyage dans le monde des Douze I_icon_minitimeJeu 2 Juil - 12:24

Quelques semaines plus tard, alors qu'ils vainquaient un groupe de bworks, Oorangina prit à part Kohoka. La situation n'avait pas vraiment changée depuis leur départ. L'équipement de la Prêtresse était toujours meilleur, et les autres se contentaient de rebuts. Si cela avait aigri Fantaa, il ne semblait pas que cela affectait Oorangina, d'autant que c'est lui toujours qui prenait les décisions pour les équipements. Cependant, si la hiérarchie était semblable, de nombreuses choses avaient changé. Ils étaient plus puissants, d'abord, et s'étaient liés d'amitié avec un vieillard ronchon et surpuissant, une inquiétante sacrieuse et un séduisant ecaflip - encore qu'on ne puisse pas vraiment parler d'amitié pour Kohoka, mais plutôt que leurs intérêts coïncidaient régulièrement. Kohoka et Fantaa avaient vécu avec eux une mémorable victoire contre le Singe-Dieu de Moon, et combattu des monstres à Otomaï comme au village des éleveurs.
Mais surtout, ils avaient connu des défaites, dans toutes les contrées et contre de nombreux monstres. Des esprits simples pensent que c'est la victoire qui ouvre le cœur et l'esprit, et le prépare à apprendre davantage. C'est une grossière erreur: une victoire enseigne une technique, elle entraîne la main qui tue ou qui guérit, mais c'est la défaite qui fait vibrer l'âme jusqu'à ses tréfonds, mêlant amertume et sagesse dans le sanglant ciguë qu'absorbe le vaincu. Elle est l'habile forgeron qui travaille l'être et lui donne forme: lorsque les flammes de la colère l'ont suffisamment consumé, les coups des monstres le modèlent comme le forgeron travaille son fer chauffé à blanc, et comme le forgeron trempe ensuite dans l'eau son arme pour lui conserver sa forme, le repos du corps après la débâcle ancre définitivement les changements qui se sont opérés de force dans l'esprit du perdant. On en ressort grandi ou diminué, mais jamais inchangé.
Kohoka plus que toute autre avait été marquée par ces défaites. Bien qu'elle l'ignore elle-même, sa foi était solide, car bien qu'elle ne perde pas de temps en prières, elle croyait plus que toute autre à la puissance de la Malédiction. A force de la voir si souvent échouer à tuer ses adversaires, sûre d'être habillée du mieux qu'il se peut par Oorangina, ses croyances s'érodaient jour après jour, et elle n'utilisait plus la Malédiction que rarement.
Fantaa, bien que toujours obéissant à Kohoka, ne le faisait plus par respect de la hiérarchie. Il l'avait d'abord haïe, pensant que sa haine était due à l'autorité que Kohoka incarnait, mais ses raisons étaient plus profondes. Tant qu'il ne connaissait que peu de prêtresses, Fantaa les méprisait légèrement, car il se savait supérieur, et le racisme auquel il faisait face l'amusait seulement. Mais il avait rencontré avec Kohoka quelqu'un de plus intelligent que lui, et de bien plus puissant; il est facile d'apprécier son ennemi lorsqu'on le dépasse, mais peu acceptent que celui-ci soit meilleur que vous. Puis Fantaa avait accepté son sort, conscient que ses pensées ne changeraient rien aux agissements de Kohoka: il avait appris à apprécier son autorité naturelle, et considérait maintenant comme des avantages ses atouts. Bien sûr, Kohoka n'avait pas remarqué son changement, car son attitude était la même à son égard, mais si auparavant c'était le culte qui le faisait obéir, c'était désormais, du moins pour Fantaa, la conscience qu'un esprit supérieur au sien était à l'œuvre.
Oorangina, quand à lui, s'était peu à peu enfermé dans un mutisme songeur. Comme les autres, il avait ressenti la faiblesse de la Malédiction, maintenant qu'ils affrontaient des monstres plus puissants. Mais cela ne semblait pas avoir changé sa foi, encore que Fantaa, à le considérer, se doutait que des changements puissants avaient opéré en lui, bien que rien dans son visage ne le reflète.

Ainsi, lorsqu'Oorangina voulut discuter avec Kohoka, Fantaa se rapprocha imperceptiblement, puis se dissimula dans les feuillages environnants, soucieux pour son ami, et conscient que l'être nouveau qui avait rongé Oorangina et grandi en lui montrait enfin sa face. Il prit la parole: "Kohoka... Je vais quitter notre groupe et vivre de mon côté. Oh, pas pour toujours, toi et Fantaa êtes de sacrés camarades, mais au moins un bon bout de temps." Kohoka restait interdite. Si elle n'avait pas interrompu Oorangina d'un sarcasme, c'est que celui-ci ne l'avait jamais encore appelée autrement que Prêtresse, malgré ses maladresses d'expression. Elle se reprit vite:
"Ainsi le grand croyant nous quitte. Quelle perte! Tu reviendras dans trois jours, tu le sais. Au nom de quoi pourrais-tu te scarifier, sinon?
- Cela ne sera plus nécessaire. Je ne crois plus, répondit calmement Oorangina.
- Allons donc! Sais-tu à quoi tu ressembles le plus, débris? A une sangsue, une tique! Il te faut une cause, un idéal, quelque chose à quoi te raccrocher. Si tu ne peux pas pomper la ferveur comme tes semblables le sang, et te gorger d'extase divine, ton esprit se desséchera en quelques jours! Tu n'es jamais heureux que quand tu peux adorer quelqu'un, et te rouler par terre au nom de quelque culte. Que ferais-tu sans nous? Il te faut une autorisation pour éprouver joie et douleur, cracha Kohoka.
- Je te le répète, je n'en aurai plus besoin."
Kohoka prit le temps de détailler le visage de l'enutrof. Elle y vit la même chose que d'habitude: un visage simple, tranquille, quelque peu ridé et comme illuminé. Alors que l'esprit d'Oorangina était celui d'un érudit, sa foi avait toujours été celle d'un enfant, comme si sa soif de savoir et ses terribles connaissances l'avaient poussé à se raccrocher aux pires bizarreries d'un culte abscons. Il était de ces esprits qui dirigent brillamment une nation toute entière et portent toujours une patte de lapin sur eux, comme si l'enfance allait de pair avec le génie. Voyant que son visage n'avait pas changé, Kohoka tira les conclusions qu'il faut:
"Alors tu as embrassé une autre cause? Que souhaites-tu faire maintenant? T'engager contre la mort des bouftous? Baiser la robe des prêtres, ou pire, rejoindre Amayiro et sa horde de poulets pour œuvrer dans la guerre contre Brakmar? Dis-moi donc, que je sache si je te trouverai à l'église ou à la milice Bontarienne!
- Il ne s'agit pas de ça.
- Dans tous les cas, je me demande bien dans combien de temps tu reviendras à tes premières amours. Le culte de l'Arbre est tout pour toi, tu ne le quitteras pas! Ou la Malédiction s'abattra sur toi.
- Laisse la Malédiction là où elle est, tu sais bien que ce n'est que supercherie, intervint Fantaa, sortant de sa cachette. Et ne cherche pas à m'interrompre, tu le sais aussi bien que moi. La Malédiction, c'est une belle croyance quand on est faible, faible comme nous l'étions il y a quelques semaines, et quand nous croyions que les plus puissants monstres étaient les bouftous! Maintenant, tu sais aussi bien que moi qu'il n'en est rien, et que de nombreuses créatures résistent à ta "Malédiction"... Qui ne sera jamais que deux sorts sadidas. Oh, ta mission est déjà finie, tu peux rentrer dans la forêt, et leur dire ce qu'il en est vraiment: des tours de passe-passe pour Astrubiens.
-Tu racontes n'importe quoi, animal, répondit Kohoka d'une voix étrangement calme.
- Et toi, tu fais mal la croyante! Combien de fois as-tu utilisé la Malédiction lorsque nous étions en danger? Jamais, les ronces que tu invoques, les poupées que tu fabriques ou les herbes entravant la marche de nos adversaires sont bien plus utiles! Et tu sais tout ça, tu voulais juste que quelqu'un d'autre te le dise, acheva en maugréant Fantaa.
- J'ai fait mes calculs, Kohoka. La Malédiction, même au meilleur de sa force, n'achèvera jamais aucun monstre puissant, dit Oorangina d'une voix éteinte."
Kohoka examina ses deux camarades, ceux qui devraient être ses subalternes. Elle aurait pu les tuer, sans difficulté, mais elle ne le fit pas, pour trois raisons: d'abord, même si elle avait voulu les tuer, elle aurait dû utiliser autre chose que sa Malédiction, et c'était comme leur avouer qu'ils avaient raison, ensuite, parce qu'effectivement, elle savait déjà tout ça parfaitement. Finalement, parce que sans qu'on puisse dire qu'elle s'était vraiment attachée à eux - on eût difficilement pu trouver plus convaincue Brakmarienne - , elle ressentait le besoin de leur compagnie, et préférait les savoir vivants. Néanmoins, les esprits forts acceptent difficilement la défaite. Si Kohoka ne croyait plus un mot du culte de l'Arbre, elle résolut dans l'instant de ne jamais le faire savoir, et de continuer à s'en draper comme d'une mauvaise excuse. Si jamais Fantaa comprenait cela, elle n'en avait cure. Jetant un coup d'œil à Oorangina, elle ne résista pas à l'envie de lui montrer qu'elle l'avait toutefois percé à jour:
"Très bien, peu m'importe après tout votre scepticisme. Quand à toi, je ne me fais aucun souci: tu es tombé amoureux! " L'enutrof pâlit, mais soutint son regard. Elle reprit: "Et puis, comme l'amour ne te suffit pas, car il y manque une dose d'idéal, tu as choisi une amour impossible. Peu importe qui c'est, je ne veux pas le savoir: mais je suis sûr que pour toi, modeste chevalier, ce sera la princesse la mieux gardée dans le château le plus fortifiée que tu puisses trouver, car pour les imbéciles comme toi, rien n'est plus décevant que la réalisation d'un but.
- Je n'ai que faire de ton cynisme.
- Voila que tu te mets à parler bien! Eh bien, je devrais te blesser plus souvent, ça m'énerverait moins. Enfin va ton chemin, je serais bien assez vengé quand tu te rendras compte, après 10 ans de séduction, que celle dont tu es épris n'est qu'une gourde sautillante, si on la débarrasse de son auréole.
- Peut-être, cela me convient, répondit Oorangina." Et il partit pour ne pas revenir.

Cette perte affecta autant Fantaa et Kohoka qu'on aurait pu s'y attendre, mais Fantaa resta avec la Prêtresse. Parce qu'il l'appréciait, et qu'il savait ses décisions justes; parce qu'elle avait besoin d'un pion.
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Kohoka
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MessageSujet: Re: Récit de voyage dans le monde des Douze   Récit de voyage dans le monde des Douze I_icon_minitimeJeu 2 Juil - 12:25

Récit de voyage dans le monde des Douze Taverne


Deux mois plus tard, la Cosa Nostra organisait un banquet de guilde dans la grande taverne d'Amakna. La taverne est un lieu étonnant, qui révèle mieux que tout autre lieu la réelle nature des gens. Parce qu'on se sait entouré par des gens dangereux, méprisables, et souvent mortels, notre personnalité ressort davantage, comme si la peur réveillait notre originalité, ou plutôt, comme la torche éclaire davantage au sein de la plus noire pénombre. Entouré de gens médiocres, le génie se détache comme l'huile dorée de l'eau. Cela explique pourquoi la taverne est appréciée aussi bien des modestes gens, qui y trouvent bière de mauvaise qualité et compagnie féminine, mais surtout y peuvent mêler leur crasse avec celle de leurs semblables, que des esprits exceptionnels, qui n'ont qu'à lever les yeux pour voir un compagnon, luisant comme un phare au milieu de la mer en furie. En l'occurrence, il n'y avait autour ( et sur, car Jenova racontait une blague salace, debout sur un plat de viande) de la grande table réservée à la Cosa, que des gens de cette sorte. Tout érudit aurait apprécié le spectacle, et en aurait d'autant mieux apprécié les tavernes. Pas Kohoka.
Elle entra en fracassant la porte de l'établissement en hurlant: "Je méprise les tavernes et tout ceux qui s'y trouvent!" Les discussions se figèrent un moment, et les yeux se tournèrent vers la sadidette, qui avait considérablement gagné en puissance depuis la dernière fois. Fantaa la suivait d'une démarche souple, un sourire en coin. Elle reprit: "Il y a quelqu'un que mes opinions gênent?"
Trois Astrubiens attablés se levèrent, l'air menaçant. Sans attendre, Kohoka invoqua une sacrifiée, qu'elle donna à Fantaa. Lui la lança immédiatement sur les astrubiens, et elle explosa, ne laissant que quelques membres tuméfiés et éclaboussant les voyageurs alentour. Ceux qui ne s'étaient pas tus suite aux hurlements de Kohoka le firent en entendant l'explosion.
Kohoka, avisant la table des Cosa, reconnut Jenova, la bouche figée en plein milieu d'un mauvais jeu de mot, Vieillard, toujours affublé des équipements dernier cri, et quelques uns de ses élèves de la Silvosse Académie. Elle regarda les autres d'un air de cinglant mépris, baissant à peine la tête en guise de respect devant Hayoross, réputé pour ses exploits, puis avisa un enutrof à l'air respectable, qu'elle devina être le chef de guilde. Prenant une chaise, elle s'assit devant lui, non sans bousculer un maximum de personnes. Il la jaugea: "Tu veux quelque chose?
- Waip, débris. Si je te bats au bras de fer, tu m'acceptes dans ta guilde. Sinon, tu m'acceptes dans ta guilde le temps que je prenne ma revanche. Et je suis Prêtresse du culte de l'Arbre, alors dis à tes larbins de me parler respectueusement."

Tout était dit, et chacun attendait la réponse de Iago.
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